"Grosse" et forcément complexée ?

À qui la faute ?

   __ Les gènes ?  (sans parler des changements hormonaux qui font grossir)
    Un enfant aura au moins 40% de risques de développer un surpoids si un de ses parents est obèse. Le risque de devenir obèse est de 80% si ses deux parents le sont. Ce risque se réduit à 10% si ses deux parents sont de corpulence normale.
    Mais l'expression des gènes est en interaction avec l'environnement alimentaire, l'éducation par rapport à la consommation, le niveau d'activité et le climat émotionnel.

   __ Les proches ?  L'enfant peut être fortement influencé par le rapport particulier de ses parents ou autres proches avec la nourriture, il peut manquer d'activités physiques ou avoir des difficultés à faire face aux émotions négatives. Ne lui apprend-on pas qu'il ne faut pas gaspiller et qu'il doit finir son assiette ? Ne reçoit-il pas des jouets ou sucreries plutôt que des paroles adaptées et apaisantes quand il est triste ?...

   __ Notre société actuelle ?    Surconsommation au détriment du choix réfléchi en lien avec ses véritables  besoins et envies. Survalorisation de la minceur : Les personnes en surpoids et à fortiori les obèses sont jugées "moins belles, moins désirables", mais aussi "molles, manquant de volonté, pesantes, encombrantes"... Elles-mêmes en arrivent à se sentir "moins intelligentes et globalement moins intéressantes que les autres". 
   Qu'elles suscitent un certain dégoût ou, pire, de la pitié (comme toute personne qui se laisserait aller) ou encore une certaine envie (comme toute personne qui ose abuser des bonnes choses de la vie - cette jouissance étant considérée comme perverse), les personnes en surpoids doivent surmonter l'aversion ou le rejet d'autrui, ainsi que leur propre mésestime de soi, et elles subissent une pression émotionnelle indéniable qui tend à renforcer la surcharge pondérale en induisant des troubles du comportement alimentaire (grignotage, fringale, chocolatomanie, alimentation nocturne, hyperphagie - souvent associée à un régime hypocalorique trop strict, boulimie).

    Ces "kilos émotionnels", comme les appelle le psychiatre Stéphane Clerget, "refusent de se détacher totalement de vous" ou bien, quand ils cèdent, "n'ont de cesse de revenir, et parfois plus nombreux encore".

Une fatalité ? Un cercle vicieux ?   __ Non, grâce aux activités physiques (entre autres).

      Le sport est une aide précieuse si on arrive à se dépenser sans augmenter ses apports caloriques. Les activités physiques réhaussent l'estime de soi et renforcent l'identité sociale des individus en les dynamisant et en favorisant les liens sociaux. Non seulement la pratique régulière d'un sport - ou autre activité physique liant effort et plaisir sur une durée de trois quarts d'heure au moins - régule la tension artérielle et permet de brûler des calories, mais elle induit aussi la sécrétion d'endorphine, hormone du bien-être qui permet de consumer ses angoisses et émotions négatives (antistress). Elle apporte un état de relaxation qui a un impact positif sur l'humeur, ce qui affaiblit la résistance des "kilos émotionnels".

Voici ce que je retiens déjà
des premières pages lues dans le livre du Dr Clerget que m'a prêté une amie.
["Les kilos émotionnels, comment s'en libérer", édition Albin Michel - décembre 2009]
 

Les "kilos émotionnels" apparaissent comme l'expression  psychosomatique - au même titre que certaines réactions de peau ou bégaiement, maladresse ou autre alarme physique - d'émotions négatives contenues, voire même d'un schéma émotionnel quasi-inconscient. L'objet du livre semble être de donner des pistes pour aider à identifier les causes ("carnet de bord") et à les évacuer plutôt que de les porter en surpoids (en faisant évoluer son schéma émotionnel).

Post scriptum : Je lis ce livre comme j'ai lu celui de Montignac, en lui portant un minimum d'attention parce qu'il offre une vision différente des choses relatives à l'embonpoint.

Comments

[Anne-Marie]

Tu as commencé la lecture et il te plaît à priori!!!